De tout temps, les nouvelles technologies ont suscité autant d’enthousiasme que de méfiance. Dans la mesure où les machines modifient notre rapport à l’espace, au temps, à autrui … c’est tout naturellement que leur mise en place dans notre quotidien est accueillie dans un climat de doute, voire de déni.
Un robot dans la ville
Le robot K5 a été déployé à New York en septembre 2023 pour surveiller la station de métro la plus fréquentée de la ville, Times Square. Ce robot de 180 kg, doté de multiples caméras, d’un système de communication bidirectionnel et d’un bouton d’urgence directement relié à la police, opérait de minuit à 6h du matin.
Le but était de réduire la criminalité et de rassurer les usagers. Mais las, incapable de naviguer seul, redoutant les escaliers et assisté par des humains constamment (pour des soucis de batterie), ce robot a été retiré du métro six mois après, mettant fin à son utilisation.
Cet exemple ne jette pas le discrédit sur la technologie en général, il nous rappelle d’une part que le changement et l’apport de nouveaux outils ne se font jamais sans réticence et d’autre part que, sans une analyse fine du besoin et de la capacité d’acceptation de nouveaux systèmes dans l’organisation humaine, les initiatives sont vouées à l’échec.
L’analyse du besoin obéit à certains principes :
- Il faut définir et qualifier le problème, la situation insatisfaisante à laquelle vous souhaitez remédier.
Cette demande doit être mûre et découler de besoins clairement identifiés. - Analyser les causes, les origines et tous les éléments d’information dont vous avez besoin sans vous situer, ni du côté de l’humain ni du côté de celui de la machine.
Sans une analyse approfondie et élargie de problème, on risque de programmer des paramètres classiques alors que d’autres types de solutions pourraient répondre au problème plus adéquatement. - Identifier les effets directs et indirects engendrés si la tâche n’est pas effectuée ou si elle est effectuée autrement.
Les robots sont des machines et parfois la science-fiction nous le fait oublier. Ce sont encore des acteurs qui jouent les robots et non les robots qui jouent des humains. Il est donc important de se situer toujours sur l’analyse de ses besoins et d’éviter de les fantasmer.
Sur cette base, le robot trouve sa place et peut rendre de réels services.